La sagesse
Discernement
Oui, il est audacieux d'écrire un article sur la sagesse. La notion est si profonde et si vaste qu'il n'est pas possible de la définir avec précision.
Cet exposé est donc à considérer plutôt comme une vague esquisse, une tentative de suggestion d'idées.
Avec la poignée de moines occidentaux que j'ai côtoyés ces dernières années, nous aimons parler de sagesse, comme certains parlent de football ou de recettes de cuisine. Nous en parlons parce que c'est le fruit auquel aspire tout renonçant, tout méditant, mais aussi parce que nous ne connaissons rien de plus intéressant.
Vous parlez de ce que vous n'avez pas !
Vision subjective
Oui Kassinou, merci pour l'indication. Ce qui me donne l'occasion de préciser que ce premier chapitre n'est en rien l'expression de la sagesse absolue. Il est seulement un alliage de déductions, d'intellectualisation et de compréhension personnelle, au sujet de la sagesse.
Une vision stable et prompte
La sagesse ne relève pas d'une question de tout ou rien, et n'est pas soumise aux fluctuations. Elle demeure constante, et si elle croît, c'est bien progressivement, tout au long d'introspections et de prises de conscience, grâce au détachement et à la vigilance.
Ainsi, ce qui parfois émerge et rayonne, puis s'évapore à la première contrariété, ce n'est pas de la sagesse. Ce sont plutôt des qualités non constantes, comme le calme ou la patience. Pour que la sagesse empêche l'instabilité de telles qualités, elle doit atteindre un degré suffisamment élevé.
Quand c'est le cas, les voiles de l'illusion sont trop fins pour que les poisons intérieurs prennent le dessus. L'esprit a une vision plus large et plus rapide. Sa capacité a tout démasquer lui permet d'éviter la plupart des pièges.
Le mot sagesse…
Quand j'étais enfant, il signifiait “pas de bruit et pas d'agitation”. Pré-ado, il signifiait “gentillesse”. Ado, il signifiait “érudition”. Jeune, il signifiait plutôt “intelligence, compréhension”. Quand j'écrivais cet article, il signifiait surtout “discernement”.
Une chance que tu n'aies pas écrit cet article quand tu étais enfant !
Base de la libération
Bien sûr, la sagesse est loin de se limiter au discernement, mais ce dernier, je le pense, est son principal pilier. Il existe de nombreux degrés de profondeur où discerner et pénétrer tout ce qui est percevable. C'est en conséquence que sont générées toutes nos actions (mentales, verbales et physiques).
Bouddha a enseigné la vue juste – qui peut aussi être appelée le discernement juste – comme la première condition nécessaire à la libération de l'esprit. La sagesse, dans son sens large, est le chemin qui mène à cet accomplissement ultime. En d'autres termes, dès que la sagesse devient complète, c'est le but suprême. Voilà pour la théorie.
Savoir picorer
Comme nous l'a bien suggéré Kassinou, parler de sagesse ne suffit pas à en obtenir. Au mieux – et c'est le but de cet article –, cela peut apporter des pistes, des balises, des encouragements, voire un peu d'inspiration. Afin que tout cela ne serve pas qu'à la distraction mentale, il conviendra d'intégrer dans votre cheminement spirituel les idées que vous trouverez bonnes à picorer.
Sachez donc picorer les informations bonnes pour vous, mais sachez aussi picorer, dans votre quotidien, les éléments propices qui conviennent à vos besoins spirituels. Aussi, concentrez-vous sur ce qui vous est accessible.
Le développement de la sagesse ne ressemble pas tant à un escalier où des surprises sont à découvrir à chaque marche. Il s'agit plutôt d'un élément affiché en haut de l'escalier, qu'on aperçoit dès la première marche, mais qu'on discerne avec de plus en plus de précision, au fur et à mesure qu'on s'en rapproche.
Le monde tel qu'il est
L'esprit sage voit le monde parfait. Il sait qu'il n'y a aucun hasard, jusqu'aux plus petits détails, il sait que tout est à sa juste place.
Un monde parfait ? Avec toute cette misère, cette destruction, ces abus ?
Pas parfait dans le sens de merveilleux, mais dans le sens où tout est parfaitement imbriqué et régulé au niveau du karma, des énergies. Chacun finit par récolter ce qu'il mérite. C'est en cela que le monde est parfait. Et pour lui, rien dans ce monde n'est contraignant ; il sait accepter les choses telles qu'elles sont, et voit dans chaque difficulté une utilité bien précise.
Par conséquent, il comprend qu'il est vain de s'investir dans ce monde d'une façon ou d'une autre, et a fortiori, de lutter contre quoi que ce soit.
Si j'avais eu accès à la phrase suivante (que j'écris maintenant) au début de ma pratique spirituelle, cela m'aurait rendu un sacré service (à condition toutefois de l'avoir lue avec attention et bien retenu son sens) :
Un point essentiel à considérer, est que la sagesse ne consiste pas à se retrouver dans une bulle magique, protégé, au-dessus de tous, au-delà de la réalité, mais au contraire, plus que jamais en plein cœur de son quotidien, de son milieu habituel, tout en acceptant ses moindres problèmes et défauts.
Le paradoxe de la sagesse
Avec la sagesse, il y a un curieux paradoxe. L'esprit est beaucoup plus ouvert, plus attentionné, capable d'une écoute pleine, grâce à la vigilance, au détachement et à la bienveillance qui lui sont inhérents. Pourtant, il ne s'investit pas dans les relations et les activités sociales. Au contraire, il privilégie l'isolement et l'immobilité.
Cela ne signifie pas que les personnes actives socialement ne puissent pas être dotées de sagesse. Cependant, plus le degré de sagesse sera élevé et moins la personne aura tendance à s'investir dans des activités mondaines, même si elle vit au cœur de la société.
Un nouveau mode de fonctionnement
Quand on s'investit dans le renoncement, on entre dans une nouvelle dimension. Au lieu de fuir perpétuellement le quotidien (que l'on croit ennuyeux) à l'aide d'une suite ininterrompue de diversions, on lui fait pleinement face, on l'observe, et peu à peu, on découvre toute la richesse qu'il recèle, même le plus banal des quotidiens.
Quand on s'entraîne soigneusement à la méditation, la sagesse (qui ne tarde pas à se former) instaure l'esprit dans un nouveau mode de fonctionnement. Principalement, l'action est remplacée par l'observation.
Quoi qu'il fasse, le sage tend à aller à contre-courant. Il est dans la déconstruction.
Quelques oppositions entre le fonctionnement d'un être ordinaire et celui d'un sage
Être ordinaire | Sage |
---|---|
construit | déconstruit |
accumule | se défait |
s'attache | se détache |
se socialise | se désocialise |
affirme son ego | détruit son ego |
se nourrit de rêves | se centre sur la réalité |
se projette dans le futur | reste dans le présent |
Nom d'un ascète ! Mais regarde un peu les représentants spirituels de toutes les religions et de tous les pays, surtout le plus petit du monde ! Ils ne font que construire pagodes, églises et temples, toujours plus grands et plus luxueux !
Tout aussi populaires soient-ils, ces gens mécomprennent ce qu'ils sont censés représenter. Ils entretiennent une vue erronée des valeurs suggérées par leur propre religion, si tant est que la sagesse est incluse dans ces valeurs. Aveuglés sur le fond, ils se fixent sur les formes. Ils sont exactement comme des enfants qui se déguisent et qui prennent ce rôle au sérieux. À cause de cela, ils adoptent les mêmes comportements que tout le monde :
- soin de l'apparence
- ambition
- recherche de reconnaissance
- vie sociale
- plaisirs
- etc.
Les autres, ceux qui vivent la spiritualité plutôt que de la mimer, sont généralement trop discrets et isolés pour que tu entendes parler d'eux.
Désenchantement
Ils n'ont plus d'illusion, ils sont trop conscients du monde pour vouloir s'investir encore dans quoi que ce soit. C'est ce que les êtres Éveillés appellent le désenchantement. Ainsi, la sagesse va de pair avec le désinvestissement.
— Bonjour, je suis le monde.
— Bonjour, désenchanté de faire votre connaissance !
Qu'on ne s'y trompe pas, si la vie mondaine fait déchanter le sage, c'est par la futilité de ses buts, l'aveuglement de ses adeptes et la misère qu'elle entretient. Comment pourrait-il être négatif, lui qui demeure dans la patience et le contentement, y compris dans les situations difficiles ? Même dans le dénuement total, il connaît un grand bonheur dans l'isolement et l'immobilité intérieure, qu'il considère comme des délices.
Être conscient
Être sage, c'est aussi être complètement conscient, ou comme on le dit aussi ; être conscient d'être conscient. Cela implique de ne plus être sous l'emprise de son ego.
J'ai rencontré un grand nombre de personnes hautement intelligentes et éduquées qui étaient aussi complètement inconscientes, c'est-à-dire qu'elles étaient totalement identifiées à leur mental.
Richesse
Matériellement, un sage ne se considère ni riche, ni pauvre. Qu'il se retrouve assis dans une modeste hutte de paille ou dans la suite royale d'un prestigieux palace, il n'y a pas de réelle différence, et de cela, il en reste conscient. Il ne se laissera donc pas berner par son mental, qui l'emporterait comme un torrent dans le monde glissant et illusoire des pensées.
Intérieurement, il est le plus riche, non parce qu'il sait où il se trouve, qu'il ne connaît plus la peur, ou que chacun de ses actes est juste, mais parce qu'il n'a plus besoin de rien. N'importe quel milliardaire a toujours besoin de quelque chose ; même s'il obtient ce qu'il veut, il voudra encore autre chose.
Le sage ne gaspille pas. Il consomme le minimum, mais aussi, il se contente de ce que les autres ne veulent plus. D'ailleurs, il ne gaspille pas plus sur le plan intérieur. Il gère son temps et toutes ses énergies avec parcimonie, avec sagesse dirons-nous. Quand il donne de l'aide, par exemple, il sait quoi, à qui, et à quel moment il convient de le faire.
Avec l'amour et l'ego, la sagesse fait probablement partie des choses les plus mal interprétées qui soient. Brisons les idées reçues !
Idées reçues
Un Gourou est un sage
Il doit bien en exister, mais disons que vous avez peut-être plus de chance de mettre une balle de golf dans son trou du premier coup que de rencontrer un tel individu. Bien sûr, en parlant de gourou, peut apparaître à l'esprit l'image du manipulateur fantaisiste à la tête d'une secte douteuse, puisque c'est souvent le cas. Mais à l'origine, ce terme asiatique désigne un guide spirituel, pas une star du New Age qui aime se faire photographier aux côtés de célébrités.
Un guide spirituel, oui, mais dont l'accomplissement est significatif. Serait-il convenable d'appeler "champion de golf" un golfeur à qui au moins dix coups sont nécessaires pour mettre la balle dans le trou ?
Gourou ou pas, le sage est quoi qu'il en soit un être enclin à l'humilité et à la simplicité, vivant dans un environnement modeste, tout comme ses vêtements, loin des distractions et des ambiances festives.
Un moine est un sage
Ce serait fantastique. On se rend dans un monastère, on se revêt d'une robe monastique, et comme d'un coup de baguette magique, on est sage !
Devenir moine, c'est se donner un cadre propice à un entraînement de développement de la sagesse. Néanmoins, qui fait le choix de la vie monastique est tout de même censé être assez mature pour vivre avec presque rien et se consacrer au renoncement.
Aussi, sage ou pas, un moine ou une nonne est tenu d'observer une rigoureuse discipline de vie, dont le but est de protéger l'esprit contre tout ce qui peut faire obstacle à la croissance de la sagesse.
C'est égoïste, non ? Un moine s'isole pour chercher son intérêt personnel. En quoi ce serait mieux qu'une vie consacrée à aider les autres ?
Aider les autres est la générosité suprême. C'est donc une excellente chose, je dirais même que c'est une étape préliminaire au renoncement complet. Elle permet aussi de se détacher, mais pas suffisamment pour le plein accomplissement spirituel.
L'accès à la sagesse nécessite une connaissance profonde et précise de son intérieur :
- comment fonctionne la conscience
- de quoi elle est faite
- quels sont ces voiles si subtils qui faussent notre perception de la réalité
- etc.
Ce qui requiert de la méditation. Et cela, on ne peut pas le faire à la place des autres. Par contre, on peut le leur enseigner.
Dans une prison, on peut aider les autres à mieux se nourrir, à mieux se couvrir. On peut aussi se libérer, et dire aux autres comment faire. Tout le monde peut sortir, mais c'est à chacun de faire l'effort de grimper par-dessus la muraille… et de renoncer à ses petits plaisirs obtenus dans la prison !
En résumé, Kassinou, si tu n'es pas encore prêt pour la méditation, il serait déjà noble que tu te consacres à aider les autres.
Un érudit est un sage
Non, un érudit n'est pas un sage, et un sage n'est pas un érudit. L'érudition n'est même pas de l'intelligence, c'est seulement du data. L'érudition peut même nuire à la sagesse. Afin de pouvoir bien accueillir la sagesse, un esprit doit être vide.
De nos jours, nous consacrons beaucoup de temps à étudier la spiritualité, alors qu'il s'agit d'une chose qui doit se vivre. C'est pourquoi est affichée la suggestion suivante, quand on clique sur l'icône d'information, en haut à droite de la page :
- N'oubliez pas de méditer. Si vous lisez les articles de ce site sans pratique, c'est comme si vous plantiez des graines sans les arroser.
Peu de connaissances suffisent. Si elles sont bien appliquées, elles conduisent l'esprit jusqu'à la Liberté. De nos jours, on respecte les moines pour leur érudition, non pour leur sagesse. Les diplômes sont plus tangibles que le détachement. Pourtant, la spiritualité n'est qu'une affaire de discernement et de lâcher prise, pas d'érudition.
Le sacré relève de la sagesse
Au sens religieux du terme, le sacré ne relève de rien, pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas. En effet, il ne s'agit que d'une vision erronée, au même titre que la superstition et tant d'autres.
Ainsi, la notion de sacré est une façon de parler, pour ne pas dire un abus de langage. Au mieux, le sacré peut exprimer les propriétés particulières de certains lieux ou objets. Exemples : un vieux temple gardé par un esprit invisible protecteur ; une relique, chargée d'une forte quantité d'énergies favorables. Quoi qu'il en soit, le fait de s'intéresser à de tels phénomènes ne contribue pas à apporter la moindre parcelle de sagesse.
L'eau bénite n'est pas composée de “molécules religieuses”, mais plutôt d'une “salade” de H2O avec divers éléments, tels que du magnésium ou du cuivre. Si le prêtre l'a préparée – sanctifiée, comme on aime dire – sans y mettre le cœur (mais plutôt un peu de sel, de cendre et de vin !), l'eau que vous apportez à vos plantes, si vous éprouvez de la bienveillance en les arrosant, sera plus “sacrée”, étant donné qu'elle se chargera ne serait-ce qu'un peu de votre saine énergie.
Il existe d'ailleurs une répercussion physique de ce phénomène, à en croire les travaux du Docteur Emoto. Selon sa découverte, les cristaux de l'eau gelée ont des formes plus ou moins harmonieuses, selon la qualité des vibrations des pensées dont elles ont bénéficié.
De façon similaire, qu'est-ce qu'un “fleuve sacré” peut-il bien avoir de sacré ? Qu'est-ce qui fait qu'un fleuve soit sacré et pas un autre ? Un fleuve n'est-il pas qu'un flot de gouttes d'eau ? Si ces gouttes sont sacrées, elles le deviennent quand ? En pleuvant à la source ? Et comment perdent-elles leur caractère sacré ? En retrouvant l'océan ? Si oui, comment ? Pourquoi ? Idem avec “l'art sacré” et tout ce qui est prétendu sacré.
Quand un texte est considéré sacré, il ne peut s'agir du texte lui-même, et encore moins du livre qui le relie, mais de toute évidence, de son sens. Et là aussi, c'est une simple façon de souligner son aspect important, respectueux ou précieux.
Qui souhaite acquérir de la sagesse doit aussi savoir se poser les bonnes questions, plutôt que d'accepter une idée parce que tout son entourage y croit. Cela, bien sûr, est valable dans tous les domaines : religion, science, politique…
Qui a des pouvoirs magiques est un sage
Des plus superstitieux aux plus sceptiques, en passant par les adeptes du New Age et les fans de Harry Potter, les pouvoirs magiques fascinent tout le monde.
La question n'est pas de croire ou pas à l'existence de capacités psychiques extraordinaires, mais de les croire liées à la sagesse. La majorité des sages ne sont pas dotés de tels pouvoirs, et surtout, la majorité des êtres dotés de certains pouvoirs sont sans réelle sagesse.
Quand on a certaines facilités avec la méditation profonde, on peut accéder à des capacités. Il est possible, par exemple, de connaître ses vies passées, de voir à distance, ou de lire les états d'esprit des autres. Ces possibilités ne sont que le fruit d'une puissante concentration ; elles n'empêchent donc pas l'ignorance, même la plus basique.
On peut toutefois comprendre la confusion chez l'observateur d'un tel méditant. Dès les premières absorptions d'un esprit stabilisé – les jhãnas –, on présente les qualités extérieures suivantes :
- un calme imposant
- une énergie littéralement débordante
- un regard exprimant paix et clarté
- une présence incarnant la maîtrise de la situation
- un comportement en adéquation avec l'entourage
Il paraît difficile de ne pas rapprocher de telles caractéristiques à la sagesse. Ce ne serait pourtant là que des jugements erronés. Voici une phrase clé que malheureusement, vous oublierez bien vite :
- La sagesse n'a aucune apparence.
Si la méditation profonde est un outil incontestable pour l'épanouissement de la sagesse, elle n'en donne pas le moins du monde.
Un lance-pierre permet de lancer des pierres beaucoup plus efficacement. Mais seul, il ne sert à rien… Seulement à impressionner.
J'ai souvent rencontré des moines qui, bien qu'ayant expérimenté des jhãnas et la capacité de voir leurs vies (voire plus), avaient des comportements qui manifestement, ne laissait pas supposer une grande sagesse :
- orgueil caricatural
- mensonge conséquent
- violence physique
- croyance aveugle aux aspects les plus légendaires d'une religion
- collecte monumentale d'argent pour bâtir d'immenses pagodes en des lieux désertiques
- détournements de fonds
- esclavage de personnes pauvres et âgées
Avec tout ce que j'ai vu dans “le pays où les gens méditent le plus”, je ne peux plus oublier que tout ce qui brille n'est pas or. La sagesse existe, oui, mais elle est invisible.
On peut voir le drapeau flotter au vent, mais on ne peut pas voir le vent.
De même, on peut voir le comportement du sage, mais on ne peut pas voir la sagesse.
Profiter de la vie
Bien sûr, la vie est un cycle qui finit toujours par procurer de l'insatisfaction. Grâce au pouvoir de la sagesse, au lieu de tourner en rond comme un misérable, on peut employer la vie comme un outil d'accomplissement.
Si vous voulez profiter de la vie, sachez d'abord ce que l'on entend par “vie”. Ce ne peut pas, de toute évidence, désigner les distractions et les plaisirs que l'on consomme avec une avidité insatiable. Toutes ces choses qui remplissent la vie, sont bien ce qui empêche d'en profiter.
Plongé dans cette enivrante activité, on n'est plus conscient de rien. Or, la vie n'est-elle pas plutôt l'expérience consciente d'un esprit libre, vacant et réveillé ?
C'est pourquoi renoncer à tout ce qui rend inconscient, stressé et dépendant est certainement le meilleur moyen de profiter de la vie. Les sages sont plus vivants que les autres, car ils se contentent de ce que la vie leur donne. Ils ne passent pas leur temps à chercher ce qui n'existe pas.
Plus vous abandonnerez ce qui n'est pas vital, et plus vous serez plongé(e) dans la vie. S'il ne vous reste plus rien d'autre que la vie, alors vous en profiterez à 100 % ; vous ne goûterez qu'au bien-être et à la paix.