Le travail
Le travail, c'est quoi ?
Nous avons tous travaillé, nous parlons régulièrement de travail, mais quelle perception en avons-nous ?
Un service ?
Un travail peut être bénévole, c'est de la générosité. Il peut être domestique, c'est une nécessité pour le bon fonctionnement du foyer. Il peut-être forcé, c'est, selon, de l'esclavage ou une punition juridique. Toutefois, ce qui nous intéresse ici, c'est le travail rémunéré.
La question sur laquelle je vous invite à réfléchir est donc :
- Qu'est-ce qu'un travail rémunéré ?
D'un point de vue conventionnel, certains seraient tenté d'affirmer qu'il s'agit d'un service rendu en échange d'argent.
Et naturellement, l'exécution de ce service peut demander plus ou moins d'efforts, et être plutôt physique ou plutôt mental.
Ce n'est pas faux et tout le monde est d'accord sur ce fait, mais si nous voulons être très précis, comme nous allons le voir plus loin, ce n'est pas en terme de travail qu'il convient de parler. De plus, cette notion induit beaucoup de vues erronées, comme l'identification excessive des individus à leur emploi, et d'attribution de valeur au poste occupé. C'est cela qui a contribué, dans la plupart des civilisations, à créer un système de castes, que nous appelons joliment “classes sociales”.
Avant de pénétrer dans une vision plus pertinente et plus réelle du travail et de sa rétribution, si vous le voulez bien, revenons un peu à nos origines…
Occupation naturelle
Longtemps avant l'émergence des usines et des journées de 8 heures de travail (+ des heures de travail domestique), durant des centaines de milliers d'années, nos ancêtres vivaient en juste harmonie avec la nature. Nul contrat n'était signé, chacun avait sa place au sein d'une communauté qui ne dépassait pas quelques dizaines d'individus. Nul besoin de service social ou de pension de retraite, il était naturel de prendre soin de ceux qui n'avaient pas la capacité de contribuer à leurs besoins.
Le travail bénévole, le travail domestique et le travail “pour ses besoins” n'étaient qu'une même chose.
Les Hommes “d'avant l'Histoire” côtoyaient le danger en permanence, mais pour leur subsistance, ils se servaient dans la nature, en cueillant, parfois en chassant. Et pour leur logement, ils ne payaient pas de loyer, ils se contentaient d'habitats fort simples. En ce qui concerne leur alimentation, ils ne passaient vraisemblablement qu'une petite partie de la journée à la chercher.
Ils ne s'encombraient pas de mode, de cosmétiques, de matériel électrique, de comptes bancaires ou de thérapies psychologiques. Ils disposaient de tout leur temps pour se reposer, s'amuser, être avec leurs enfants, et aider ceux qui devaient l'être.
Le mode de vie de notre ancêtre ne devait guère différer de celui du chimpanzé (notre plus proche cousin), qui ne fait que cueillir, jouer, copuler et se détendre. Sa seule vraie contrainte est de se tenir à distance des prédateurs.
L'Homme d'aujourd'hui n'arrive même plus à jouir de ces privilèges. De plus, il pollue tout, il se gave de produits chimiques qui ravagent sa santé, ainsi que l'environnement, et manger un fruit naturel devient un luxe. Nos inventions modernes n'étaient-elles pas censées nous apporter plus de bien-être et moins de travail ?
L'humain est réputé le plus évolué des animaux. Pourtant, il est la seule espèce à détruire la nature, et à passer sa vie au travail. Avant d'avoir popularisé l'intelligence artificielle, aurait-il répandu la bêtise naturelle ?
Alors à qui ou à quoi la faute, de cette vie, qui pour beaucoup d'entre nous s'apparente à de la survie, et ce travail à de l'esclavage ?
Un génome égoïste
La seule chose qui n'a pu changer depuis, ce sont nos gènes. Chaque espèce de grand singe possède son propre génome. certains vivent en vaste communauté, d'autres en petits groupes. Chez certains, le partage est de mise, chez d'autres, ce sont les femelles qui font la loi, chez d'autres encore, le mâle du groupe s'approprie les femelles.
Concernant le singe à peau lisse – nous –, comme nul ne l'ignore, l'égoïsme est bien marqué. À l'échelle d'un petit groupe de chasseurs-cueilleurs, les plus malins s'octroyaient quelques privilèges. Mais tant que la nature était généreuse, tout le monde connaissait la liberté.
Peu à peu, une minorité d'entre nous – ceux qui en ont eu le pouvoir – se sont tout accaparé. Maintenant encore, ils prennent le maximum possible, et la proportion de ce maximum augmente de façon considérable avec le concept de masse : le nombre d'individus réunis sous une même bannière.
À l'échelle d'une nation moderne, où les richesses naturelles se tarissent de plus en plus, à renfort de lois, les plus malins prennent énormément pour eux-mêmes. Ce faisant, ils contraignent la grande majorité à un labeur excessif pour un gain minimal.
Le gros gorille
C'est comme si un gorille prenait pour lui-même mille femelles et une forêt d'arbres fruitiers, laissant des fruits de mauvaise qualité à mille mâles seuls qui doivent consacrer une grande partie de leur temps à effectuer des tâches pour lui. Aucun gorille n'ose contester cette totale absence de liberté, d'égalité et de fraternité, depuis que quelques ancêtres ont décidé de certaines lois et titres de propriété sans limitation.
Si nous considérions, comme les Amérindiens, que la terre (et tout ce qu'elle produit) ne nous appartient pas, mais que nous appartenons à elle, ou que l'équité était au cœur des lois, nous disposerions d'encore plus de temps libre que les singes, et tout le monde aurait une vie saine et confortable. Sans parler de robotisation, censée accomplir l'essentiel du travail à notre place.
Utopique ? Manifestement, oui ! J'essaie seulement de mettre en relief la situation actuelle, qui bien sûr, est encore pire dans les pays pauvres.
Ceux qui sont pas d'accord avec le système, ils ont qu'à aller vivre dans la forêt, comme Tarzan, ou sur une île, comme Robinson !
Pour un week-end, pourquoi pas ! Mais pour la vie, qui en est-il encore capable, dans les pays occidentaux ? Et je ne parle même pas de le faire avec un bébé dans les bras ! Quoi qu'il en soit, ce n'est plus possible de nos jours.
Se bâtir une cabane est interdit, faire son jardin avec des graines naturelles est illégal, vendre ses produits sur le bord de la route aussi. En bref, tout ce qui ne contribue pas à engraisser les gros gorilles est interdit.
Le labeur humain
Inhumain ?
Débattre des inégalités de la société internationale n'est pas notre propos. Il s'agit surtout de dire que ce n'est pas une chose naturelle d'être contraint à consacrer autant de temps à une activité qui nous intéresse rarement, et qui plus est, au détriment de sa vie de famille.
C'était quand j'étais SDF. Lorsque quelqu'un me regardait de haut, déclarant fièrement : « Je travaille, moi ! », j'éprouvais de la compassion.
Certains disaient même : « Je galère, moi ! », comme si son emploi n'était qu'une torture du matin au soir. Hélas, il n'est pas donné à tout le monde de distinguer les belles opportunités qui s'offrent constamment à chacun d'entre nous.
Le stress
Le stress peut conduire à des problèmes graves. Pourtant, il est facile à éviter. Même en plein surmenage, il est très simple de ne pas céder au stress. Si si ! D'ailleurs, c'est exactement ce qui m'arrive en ce moment…
Beaucoup de complications (à régler au plus vite) se produisent en même temps : des erreurs de code d'anciennes pages empêchent Google d'indexer le site. Des éléments des nouvelles pages s'affichent mal (avec mon smartphone, j'ai du mal à deviner l'affichage sur grand écran), des messages à traiter, etc. En même temps, je veux terminer cette présente page sans attendre. Toutefois, je ne peux pas bâcler le travail (ce serait le comble, pour une page sur le travail).
Pourtant, je reste paisible. Un esprit calme travaille nettement plus efficacement. Parce qu'il est dans l'instant présent, concentré sur une seule tâche, l'une après l'autre.
Je prends même le temps de prendre soin de mes plantes, avec attention et bienveillance, comme si je n'avais que ça à faire de la journée.
Quel avantage peut apporter l'angoisse ? C'est plus fort que vous ? Non, c'est seulement parce que vous ne restez pas dans l'instant. Au lieu de cela, vous jonglez avec tous les problèmes en même temps, et vous les gardez en tête comme s'il fallait tous les régler d'un coup. C'est cela qui crée de la tension.
De plus, un esprit détendu s'organise beaucoup mieux. Par conséquent, les risques de saturation de travail sont amoindris.
Le stress peut aussi s'installer quand le cerveau chauffe un peu trop. À l'instar des muscles, il a besoin de respirer. Les esclavagistes qui obtenaient le meilleur rendement étaient ceux qui savaient octroyer des pauses à leurs esclaves. Il est très important de s'accorder régulièrement une pause, même brève, durant laquelle nous offrons un repos complet à notre esprit. Nous ne réfléchissons pas, nous pensons le moins possible, nous restons silencieux (et nous ne fumons pas !)
Personnellement, quand je passe une journée à écrire, je me “force” à m'arrêter quelques minutes par heure ou toutes les deux heures. Idéalement, je fais quelques pas sous les arbres. Sinon, je vais à la fenêtre et je regarde un peu de vert. En cas de fatigue physique, je reste assis, ferme les yeux, et ne fais rien de plus que ne le peut une statue.
Oppression et fainéantise
Si on vous demande plus de travail que vous êtes capable d'en effectuer en un temps donné, il serait raisonnable de ne pas s'y résigner. Consentir à l'oppression est un manque de sagesse, tout comme peut l'être un abus dans le sens opposé : accomplir moins de tâches que ne le stipule le contrat, ou encore, bâcler son travail.
La voie du juste-milieu prévaut partout, pas seulement dans la méditation. N'oublions pas que c'est la qualité de son état d'esprit qui prime sur tout. Si notre énergie est belle, nos conditions de travail seront satisfaisantes, tout comme notre rendement.
En résumé, le travail juste passe aussi bien par le respect de soi même que celui envers les autres.
Travaillez avec modération. La productivité excessive peut être dangereuse pour la santé.
De plus, elle ne profite qu'à ceux qui sont sur les plus hautes branches.
Travailler plus pour gaspiller plus
Nous sommes tant habitués à travailler la journée entière que nous croyons cela normal. En outre, en dehors de l'aberration des gorilles, nous nous en infligeons une autre. Si nous brûlons le temps de notre vie – et des fois notre santé – à nous éreinter pour de la rémunération, ce n'est pas seulement pour nos besoins, nos envies et pour les impôts. C'est aussi pour rémunérer les personnes qui prennent soin de nos enfants (je parle de nounou, pas de l'école), de nos parents âgés, et de nous-mêmes quand on est malade d'avoir trop travaillé !
Si vous êtes dans ce cas, est-ce que vous réalisez bien ? Plutôt que de profiter de vos enfants, vous aller travailler deux heures de plus afin de payer des gens pour qu'ils s'en occupent pendant ces deux heures. Et quand vous rentrez épuisé(e), vous n'avez plus la force de jouer avec eux.
“Labourer” du matin au soir a aussi des répercussions dans le domaine affectif. Il ne faut pas s'étonner de fréquents débordements de sentiments et de tendresse, qui peuvent inciter à l'adultère.
Identification
Le mental tend à s'identifier à ce qu'il fait. Cela est d'autant plus vrai pour l'activité professionnelle, étant donné que nous y consacrons notre existence. Quand on nous demande :
- Que faites-vous ?
Nous répondons rarement :
- Je fais du pain.
Mais plutôt :
- Je suis boulanger.
Nous sommes finalement peut-être plus proches des fourmis que des singes. Dès la naissance, celles-ci sont déjà destinées à l'emploi qu'elles effectueront toute leur vie ; certaines seront soldats, d'autres seront nourrices…
Les singes ont des inventions un peu moins sophistiquées que les nôtres, est-ce un réel problème ? Mais surtout, bénéficieraient-ils d'un meilleur système de rétribution ?
Faut pas exagérer quand même, il y a des singes qui passent beaucoup de temps à chercher leur nourriture.
Avec le peu de forêt que les humains leur laissent, c'est possible. En tout cas, as-tu déjà vu un singe souffrir de stress, ou subir un burn-out ?
Au fait, Kassinou, tu interviens bien souvent, aujourd'hui !
Qu'est-ce que tu crois ? Je ne chôme pas !
- Moi non plus d'ailleurs.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'observe la nature, les choses, les gens, mon esprit, pour voir comment tout cela fonctionne. J'œuvre à nettoyer mon esprit de la montagne de négativité qui contrôle l'humanité. Je cultive un comportement aussi sain que possible. C'est un boulot de 15 heures par jour, sans dimanche.
- Comment tu es rémunéré ?
- En énergies, directement.
- Tu as des problèmes d'argent ?
- Aucun !
- Comment ça se fait ?
- Parce que je n'ai pas d'argent !
- Tu n'en veux pas ?
- Pour l'instant je n'en ai pas besoin. Si je viens en Europe, on verra bien…
- Et puis tu passes aussi beaucoup de temps à écrire, à enseigner, et même à te prendre la tête des semaines entières sur le code de ton site ! Quelle différence avec les “humains-galériens” pour qui tu as tant de compassion ? Que tu es libre ? Que tu bosses quand tu veux ? Que tu choisis ce que tu fais ?
- Oui, mais avant tout, je ne fais rien pour engraisser les gros gorilles, et par voie de conséquence, entretenir l'écart des castes sociales. J'essaie seulement de fournir des indications utiles, aussi bien aux petits gorilles qu'aux gros, à ceux qui ont des oreilles, en tout cas.
Une définition du travail
S'il fallait se risquer à une brève définition noir sur blanc (ou vert foncé sur jaune) :
travailler, c'est avant tout un moyen de produire de l'argent – à travers un service, comme nous l'avons vu. Mais qu'est-ce que l'argent ?
Énergie morte (ou factice) permettant l'échange d'énergies réelles de façon à en différer à volonté le temps et le lieu.
— Que faites-vous ?
— J'ai cessé de faire quoi que ce soit.
— Qui êtes-vous pour vous permettre de ne rien faire ?
— Plus personne puisque j'ai cessé d'être, aussi.
Tu ne fiches rien !
Vers la liberté
C'est en renonçant qu'on se libère. Ainsi, plus nous renonçons au travail à temps (trop) plein, plus nous nous libérons. Le renoncement se produit conjointement au détachement, grâce à de l'habitude, à de la vigilance et à de la prise de conscience.
Avec le travail, le problème n'est pas de s'en défaire ; pour s'en assurer, il suffit de constater toute la joie que peuvent évoquer les vacances. La difficulté, c'est l'attachement à la rémunération : le principal moyen d'obtenir tous nos plaisirs.
La maison du renoncement est certes haute, mais qui a dit qu'il fallait sauter en haut d'un seul coup ?
La maison du renoncement se monte étage après étage, et chaque étage se monte marche par marche.
Une marche est toujours facile à monter.
Et si tout le monde faisait pareil ?
Tu prêches tout le temps le renoncement, mais si tout le monde faisait pareil ?
Ce serait trop beau ! Nous baignerions tous dans la bienveillance et la sérénité. La nature reviendrait… naturelle ! Pleine de forces, elle nous offrirait en abondance tout ce dont nous aurions besoin. Et un renonçant sait se montrer polyvalent, quand il le faut. Par exemple, beaucoup croient que les moines ne font rien d'autre que méditer (le problème est plutôt inversé). En fait, ils confectionnent leurs habits, entretiennent leur monastère, enseignent tout ce qui est important à savoir, etc. Bref, rien ne peut être plus viable et enviable qu'un monde de renonçants.
Mais si cette perspective t'inquiète, je te rassure : ce ne sera jamais le cas. Le cours des choses est tel que tout a été, est et sera toujours varié.
Par contre, si tout le monde faisait pareil que toi, tu imagines, un peu ? Ou alors : que des plombiers sur Terre ? Que des secrétaires ? Que des vendeurs ?
Beau parleur ! Tu bosses parfois sur ton site (qui ne serait rien, sans moi), mais à part ça, tu fiches rien !
Parfaitement ! Mais toi aussi, tu peux y arriver, un jour, si tu t'entraînes bien. Courage !
Je veux dire… Tu bosses pas vraiment, tu profites des autres !
Si on travaille, c'est avant tout pour soi, pas pour les autres ! Qui peut dire qu'il travaille pour les autres, dès lors qu'il fournit un service devant être payé (par un client ou un employeur) ? En plus, après les besoins vitaux, cette paie est utilisée pour des choses pas indispensables, n'est-ce pas ?
Le travailleur attend d'obtenir
la paie à la fin du mois.
Le renonçant attend d'obtenir
la paix à la fin du "moi".
Le travail du renonçant
Ne rien faire
Tu as raison, Kassinou, je ne fiche rien : je ne bois pas, ne dîne pas, ne me divertis pas, ne me pare pas, ne m'affale pas, n'embrasse pas, ne mens pas… C'est précisément de ne rien faire qui te donne tout ce dont tu as besoin. Tu ne peux pas imaginer les avantages. Essaie donc et vois par toi même ! Mais prépare-toi, d'abord. On ne quitte pas du jour au lendemain son travail, sa famille, et on ne renonce pas d'un coup à ses possessions, à ses distractions et plaisirs habituels, pour s'asseoir là, dehors, immobile et paisible, sans savoir où l'on dormira ce soir, sans se demander comment l'on trouvera à manger demain, ne se souciant de rien d'autre que de l'instant présent.
Es-tu prêt ?
Être privé de désir ? Ça ne m'intéresse pas !
C'est ton choix. Quoi qu'il en soit, chacun finit par obtenir ce qu'il mérite. Je peux seulement te dire que lorsque tu vis sans suivre tes désirs, le bonheur que tu obtiens en retour vaut bien plus que tous tes petits plaisirs.
Dialogue imaginaire entre un renonçant et un “travailleur”
- Feriez mieux de travailler, fainéant !
- Je m'attelle continuellement à l'abandon des attachements et des états d'esprit nuisibles.
- Je veux parler d'un boulot normal.
- Je n'ai besoin d'aucun salaire. Je partage mon expérience pour être utile aux autres. Je ne demande jamais rien à personne. Que me reprochez-vous ?
- Tu dépends des autres !
- Comme tout le monde ! Sauf que moi, je ne prends pas d'argent et que les gens me donnent avec joie et jamais parce qu'ils ont besoin de quelque chose.
- Avec un vrai boulot, vous pourriez avoir plus de choses !
- Votre mode de vie ne m'intéresse pas. Je le trouve trop confortable pour cultiver les qualités de l'esprit.
travail et attachement
Un métier en soit est une belle chose, c'est la richesse d'un savoir-faire. Il est juste dommage que “travail” rime souvent avec “servitude”. Nous en sommes malheureusement accros, car c'est le seul moyen d'économiser des “énergies mortes conservables” pour s'offrir les plaisirs auxquels nous sommes attachés.
Le salaire
Ne pas confondre “heureux” et “euros”
De nos jours, le montant de son salaire fait souvent l'objet d'une obsession. Une telle préoccupation est insensée, pour ne pas dire malsaine. Dans le salaire, nous voyons le moyen d'obtenir les choses qui sont supposées nous rendre heureux. Pourquoi ne pas nous occuper directement de ce qui rend heureux ?
Vous imaginez un peu, beaucoup de gens sont convaincus qu'ils seraient plus heureux s'ils avaient un salaire plus élevé. Au lieu d'avoir conscience de la réalité énergétique, ils fantasment sur des papiers imprimés.
Néanmoins, aussi longtemps qu'ils n'auront pas éduqué leur esprit à l'acceptation et à un minimum de détachement, brasser plus d'argent ne leur fera que brasser plus de problèmes. Ils ne seront pas à l'abri du mécontentement ; ils seront rarement satisfaits de leurs nouvelles acquisitions. Cela est pire qu'un manque d'argent.
Alors, qu'est-ce qui peut donc rendre heureux, si ce n'est la génération d'énergies positives ? Haut ou bas salaire, salaire ou pas, si votre jardin d'énergies est bien cultivé, le bien-être ne pourra qu'être au rendez-vous.
Le dicton dit :
- Toute peine mérite salaire.
Or, vous pouvez bénéficier de beaucoup mieux :
- Toute énergie saine donne pur bien-être.
Alors pourquoi courir après de l'énergie morte ? Pourquoi ne pas se concentrer sur le contentement direct ?
Vous l'avez certainement entendu, ou peut-être ressenti : les personnes les plus heureuses sont celles qui vivent le plus simplement. Vous aspirez déjà à plus de simplicité ? Je suis heureux pour vous ! Mais si vous vous demandez ce qu'il vous manque pour être heureux(se), essayez de vous poser la question dans l'autre sens…
La question n'est pas "Qu'est-ce qu'il vous manque pour être heureux ?" mais "Qu'est-ce que vous faites de trop pour être heureux ?"
On bénéficie d'autant de bonnes énergies qu'on en crée. Quiconque en fournit peu, en aura peu pour lui en retour. Comme cela est expliqué dans l'article sur les énergies, c'est la qualité des états d'esprit, plus ou moins sains ou plus ou moins malsains, qui génèrent les énergies en conséquence.
Si l'argent est une énergie déshydratée, l'énergie bénéfique, à l'inverse, ne nécessite pas de contrat, elle ne peut ni se voler, ni se perdre.
Voici la phrase clé de cet article :
Le travail rémunéré est un moyen qui permet la production d'énergies positives à ceux qui n'en produisent pas spontanément, ou en tout cas pas suffisamment.
Précision importante : dans le contexte du travail, les énergies positives sont des énergies stockées. Mal employées, elles peuvent être transformées en énergies négatives, ce qui est impossible avec les énergies naturelles.
Quand notre niveau d'énergies pures est élevé, que nous ayons un emploi rémunéré ou pas, cela ne fait plus de différence.
Que gagnez-vous ?
Avant de vous demandez combien vous gagnez, demandez-vous ce que vous gagnez. On se borne souvent à ne voir que des chiffres.
J'ai rêvé, ou des fois je te vois consulter les statistiques de vues de ton site ?
Oui, bon, ça va, toi ! Je disais donc… On se borne souvent à considérer le montant de son salaire. Ce qu'on gagne, en réalité, c'est tellement autre chose. Un petit exemple s'impose…
Mlle A (pour Avide) et Mlle B (pour Bienveillante) exercent le même emploi et perçoivent le même salaire. Mlle A fait toujours le minimum. Elle compte les minutes, rallonge au maximum les pauses-café, râle à chaque difficulté. Mlle B, quant à elle, veille à bien satisfaire la clientèle, se plaît à entretenir de bonnes relations avec ses collaborateurs, considère chaque difficulté comme une opportunité d'apprendre.
Qui ne devinerait pas aisément laquelle de ces deux femmes gagne beaucoup plus que l'autre, est aimée et choyée de tous, rentre chez elle le cœur léger, le sourire aux lèvres, l'esprit détendu ?
Si vous comprenez véritablement ce que “gagner” signifie, les qualités intérieures deviendront votre intérêt prioritaire.
Certains sont bien payés et ne font qu'enchaîner pauses et bavardages, et d'autres sont au chômage, mais passent leur temps à nettoyer, transporter, aider… Injustice ? Non, puisque les énergies se chargent de tout réguler. Vous l'aurez compris, “avoir un travail” et “avoir de l'argent” ne veulent pas dire grand chose, mais “soigner ses énergies” veut tout dire.
Pour vivre, un abri et un peu de nourriture suffisent. Situation abusive exceptée, n'importe quel salaire fournit plus que cela. Si nous le trouvons trop bas, ce peut être à cause de notre gourmande avidité, qui est la tendance naturelle – et nuisible – d'un esprit non dompté. À moins qu'il ne s'agisse de la jalousie, celle du singe envers celui qui se trouve sur une plus haute branche.
Dans tous les cas, interrogeons-nous plutôt pour savoir si ce qui est trop bas, ce ne serait pas nos énergies bienfaitrices.
Le travail utile
Avant d'effectuer une tâche importante (une opération, un discours…), certaines personnes s'octroient quelques minutes de méditation, comme la pleine conscience à la respiration. Ce moment d'énergie pure est si bienfaisant qu'il rend le travail fluide et précis. Mais il est dommage d'employer ce noble travail intérieur seulement au service d'un travail matériel ou mental.
Et si ces minutes d'énergies favorables étaient des heures ? On ne soupçonne pas les bénéfices de cette paix, c'est tellement plus que calmer son stress pour mieux produire.
La bonne nouvelle, c'est que cette puissante paix est accessible à n'importe lequel d'entre nous. Il suffit de patience pour savoir la guetter, et elle s'installera d'elle-même, comme un animal sauvage, dès qu'il sent que vous avez abandonné toute hostilité et toute agitation.
Certes, ce travail intérieur prend du temps à s'apprivoiser. Pour le faciliter, il n'y a rien de tel que de s'habituer aux états d'esprit sains, qui eux, peuvent se cultiver pendant le travail ordinaire. Et vu que ce qu'ils rapportent, c'est infiniment plus que de l'argent, alors pourquoi s'en priver ?
Petit à petit, l'oiseau fait son nid.
Vous pensez avoir malgré tout besoin d'un minimum d'argent pour obtenir logement, nourriture et vêtements ? La difficulté, c'est que tout se fonde sur l'argent. Cela offre certains avantages, mais accroît les inégalités et étouffe les énergies positives. Les grands singes que nous sommes ont tellement mis leur confiance dans cette énergie déshydratée qu'il est difficile aujourd'hui de faire sans, bien que la possibilité existe.
L'option qui permet de vivre hors de portée de la grande mâchoire du travail rémunéré, sans être un rebelle ou dans l'incapacité, c'est de faire du plein temps… dans la culture des énergies bienfaitrices.
Pour cela, le seul effort nécessaire est de lâcher les mauvaises habitudes, qui sont comme des freins à main. Il n'y a qu'à les desserrer. Nous devenons comme le soleil. Il ne fait rien, à part être ce qu'il est, et il rayonne constamment d'une puissante énergie.
Quelle plus noble tâche que celle d'accepter pleinement, humblement et patiemment les choses telles qu'elles sont, sans chercher à transformer, à laisser sa trace, à se faire plaisir. La grande marque de sagesse n'est pas d'accomplir des choses fabuleuses, mais de s'abstenir, de renoncer, de se restreindre. De plus, le renoncement et la méditation ont une grande influence positive sur les autres.
Quand vous n'émettez que des états d'esprit justes et avenants, sans même avoir à le souhaiter, tout prend soin de vous. Vous imprégnez tant votre environnement d'énergies positives que vous n'offrez plus d'emprise à la négativité. Vous serez donc, entre autres, à l'abri de la faim et du froid. Surtout, vous fournissez à votre esprit le meilleur terreau au développement de la sagesse.
C'est ce que j'appelle un travail utile. Il ne nécessite aucune formation préalable, et rapporte beaucoup plus que n'importe quel emploi.
Si le métier de renonçant vous inspire, voici vos principales missions :
- Rester dans le présent.
- Voir les choses telles qu'elles sont.
- Accepter chaque situation.
- Calmer l'esprit.
- S'abstenir de tout superflu.
- Cultiver les énergies positives.
S'abstenir de tout superflu ? Quand je vois avec quel plaisir tu dégustes du fromage puant, je m'interroge sur ta qualité d'ascète…
Quand ai-je déclaré être un ascète parfaitement accompli ? Il ne suffit pas de signer un formulaire !
C'est en forgeant qu'on devient forgeron.
De même, c'est en astiquant (son esprit) qu'on devient ascète.
L'expérience de la guimauve
Connaissez-vous cette fameuse expérience ? On laisse un enfant assis sur une chaise, seul 15 interminables minutes avec une guimauve posée devant lui. Avant, on lui dit :
- Fais ce que tu veux, mais si tu ne touches pas à cette guimauve, quand je reviens, tu en auras deux.
La plupart des mioches craquent avant la fin.
À présent, c'est vous qui vous installez sur la chaise des gamins. Et l'on vous dit :
- Faites ce que vous voulez, mais si vous ne touchez pas aux distractions, aux désirs et aux possessions pendant 15 années, vous aurez un tel détachement et une telle vigilance que vous serez 9 fois plus heureux(se), plus en paix et plus libre qu'auparavant.
Ce qui est formidable, c'est qu'avec une bonne acceptation, n'est un peu difficile que la première année.